lundi 11 avril 2011

Taulard + Moms on Meth + Good Good Things @ La Robinetterie, Lyon, 1/04/2011

Taulard

Taulard

Moms on Meth

Moms on Meth

Moms on Meth

Moms on Meth

Good Good Things

Good Good Things

Good Good Things

Un concert de punk/hardcore dans un squat, voilà de quoi nourrir des fantasmes pour des semaines, quand on sait combien ces deux éléments tendent à devenir de plus en plus rares dans le paysage musical lyonnais... On comprend donc aisément qu'un tel évènement attire les punks comme des papillons autour d'une ampoule à faible puissance un soir d'été dans un champ. Evidemment, çà a pour inconvénient d'attirer une seconde sorte de personnes, des agents de la force publique présents en grand nombre ce soir devant le squat.

Forcément, çà fait un peu hésiter avant de rentrer, donc dans ces conditions je préfère en profiter pour visiter un peu le quartier, envoyer quelques SMS jusqu'au moment où je tombe sur quelques comparses co-conspirateurs qui me relatent une stratégie similaire.

Après quelques renseignements, on fini par forcer le passage (qui bizarrement et heureusement se force tout seul ce soir là) puis on rentre pour ce qui semble être le concert le plus excitant du trimestre.

On commence avec le retour des grenoblois de Taulard, visiblement ravis de jouer là, avec le deuxième set que je vois d'eux en quelques mois. Autant la fois précédente j'avais été un peu dubitatif concernant leur musique, autant là je crois que j'ai commencé à capter le truc. Il faut accepter de rentrer dans ce son particulier basse/ batterie / clavier et ce chant très maniéré, mais on peut aussi considérer que c'est là que le groupe sort son originalité. Surtout, les morceaux sont hyper bien composés, très bien joués, et les textes crus semblent être un des principaux attraits du quatuor. Taulard est vraiment un des groupes les plus originaux dans la scène punk française et je me demande ce que pourrait donner un vrai disque.

On enchaîne avec le premier concert de Moms on Meth, nouveau groupe lyonnais formé d'actuels et d'anciens membres de Veuve SS, Lost Boys ou encore Aenima et qui officie dans un registre pour le moins vindicatif. Ce groupe était très attendu par un public friand de hardcore/punk, genre pas quand même si pratiqué que çà à Lyon. Tout le monde sait que les groupes locaux sont les plus importants pour fédérer une scène et forcément, des espoirs naissent à chaque balbutiement de décibels. Chaque nouveau groupe qui joue localement, commence à tourner puis sortir des disques est un peu une sorte de baromètre pour juger une scène de l'extérieur, et va forcément influer d'une manière ou d'une autre sur la suite des évènements.

Est-ce que Moms on Meth va répondre à tous les espoirs évoqués plus haut ? Franchement, j'en sais rien, mais ce soir là le public est au taquet et le groupe ne va pas lésiner sur l'énergie et le vacarme. Ca joue vite et super fort, çà hurle (merci Elizabeth), il y a vraiment un coté chaotique (tout en étant très bien joué) qui avait pas mal disparu après des années de domination du d-beat/crust et du hardcore 80's, et çà vraiment plaisir. On assiste même à un début de mosh-pit, qui générera rapidement quelques échauffourées entre les participants, mais qui seront vite calmées après quelques discussions. La reprise du ''Hate the Police" de circonstance des Dicks à la fin (pour amener un peu de subtilité et une preuve supplémentaire de bon goût ?) est plutôt bien pensée malgré quelques problèmes d'accordage (mais cette chanson est assez difficile à jouer en même temps). Je m'éloigne de la scène à la fin du concert avec une oreille gauche bouchée mais je suis bien content.

Good Good Things clôturent le bal, alors eux çà fait déjà pas mal de fois que je les vois, et je trouve vraiment que c'est un des meilleurs groupes du genre en France. Là aussi il faut accepter les parti-pris comme le jeu de batterie particulier de François (moi j'aime bien), le son résolument 60's et aigu de la guitare de Ludo, le chant en anglais... En faisant attention à ce son, on comprend mieux les quelques comparaisons avec un groupe comme amdi petersens arme, mais GGT a des influences variées, comme en témoigne la reprise de "In a free land" de Hüsker dü, et forcément, quand on reprend un des morceaux les plus emblématiques du groupe le plus important dans la musique à guitare des 30 dernières années, on ne peut que bien réussir dans la vie. J'ai pas encore vraiment réussi à pénétrer dans le nouveau EP du groupe, mais il est totalement dans la lignée du premier, avec toujours cette même (absence de) production. Good Good Things n'est pas un groupe pour tout le monde mais moi çà me convient très bien, et si ce n'est pas vraiment un groupe lyonnais, j'aurais bien envie d'étendre la ligne B du métro jusqu'à Annonay pour les intégrer dans ma scène locale.