vendredi 19 août 2011

Zombies are pissed @ Le Tostaki 1/07/2011





Si Cora n'avait pas fait deux-cent kilomètres pour voir ce concert en me convainquant qu'il fallait absolument être présent pour assister à ce qui semblait être le renouveau de la scène hardcore française, je ne sais pas si je me serais déplacé.

Je dois bien avouer que je ne connaissais Zombies are pissed que de nom jusqu'à ce soir, malgré le fait que l'ancien batteur ait déménagé à Lyon récemment. Quant à Splint, le groupe qui ouvraient pour eux, je n'en avais tout bonnement jamais entendu parler.

Quand on arrive au tostaki, à une heure où en général je pense plutôt à lire des commentaires sur des forums internet en réfléchissant à ce qui va constituer mon diner une heure après, je constate que je ne connais absolument personne des gens qui trainent devant le bar. Je crois que çà faisait bien 10 ans que çà ne m'était pas arrivé lors d'un concert affilié punk / hardcore à Lyon. Je ne cherche pas ainsi à montrer l'étendue de mes qualités mondaines (dont l'image volera de toute façon immédiatement en éclat si jamais vous allez la "chance" de me croiser dans le monde réel - je suis moins loquace avec la bouche qu'avec les doigts) mais plutôt à démontrer qu'il n'existe pour ainsi dire plus une scène punk/hardcore lyonnaise mais plusieurs. C'est pour ainsi dire assez rassurant de savoir qu'on peut aller voir des concerts de styles proches en voyant des gens différents. Le fait est aussi que beaucoup de concerts du style ont eu lieu à Grrnd zero ces dernières années, lieu dont la programmation musicale peut sembler souvent illisible pour des gens qui cherchent avant-tout une musique directe et aux émotions fortes. Le seul truc étrange est qu'il n'y a quasiment pas de filles dans le public ce soir, d'autant plus que c'est une fille qui organise. Les hommes aiment le hardcore viril et les filles préfèrent aller voir Japanther et No Age à Gerland ? Ne me faites pas croire que ce cliché est vrai.

Le temps de prendre un verre, d'attendre un bon moment dehors, puis le premier groupe s'installe. Il s'agit d'un groupe de dépannage pour la soirée appelé Hangover for breakfast. Avec un nom pareil je suis plutôt dubitatif sur le contenu des textes du groupe, sur lesquels je ne préfère pas me pencher. Je ne reste pas longtemps devant leur prestation qui est une sorte de mélange de folk-punk de marin tatoué à voir éraillée entre les Pogues et Against Me! (dont ils vont jusqu'à reprendre "Pints of guinness make you strong") et de passages ska. Beaucoup de gens apprécient le set, et je n'en fais pas partie.

Splint enchainent, et nous informent qu'ils viennent de Dijon. Le chanteur visiblement déjà bien saoul se répand dans beaucoup de monologues entre les morceaux, monologues qui malheureusement ne présentent pas un grand intérêt alors que en général je suis plutôt pour ce genre de tentative de ramener un peu de dialogue dans les concerts. C'est dommage car çà ferait presque oublier que le batteur est très doué, que le bassiste joue vraiment hyper bien et que le guitariste est également excellent, même si je n'aime pas forcément ce qu'il fait, et qu'au final le groupe joue un bon hardcore énervé, rapide et hyper efficace. Il me faut un bon moment pour me rendre compte que le guitariste est également un ancien Krapnek (groupe dont les concerts étaient à chaque fois des évènements par ici), et à la fin je trouve que Splint ont bien fait bouger le dance-floor. Bonne surprise. Et puis des groupes qui font des reprises de Burning Heads, je ne peux que les soutenir des deux mains...

Zombies are pissed sont un quintet caennais, dont l'ancien batteur joue désormais dans Veuve SS et dans Sport, et dont le nouveau traîne également ses baguettes dans Sugartown Cabaret. Dès le début de leur concert, je sens que je vais trouver çà cool. On dirait une sorte de mélange de punk rock mélodique moderne influencé par des groupes influencés eux-mêmes par Hot Water Music, et de hardcore rapide aux tendances old-school voir fastcore (cf la reprise de Limp Wrist que je n'ai même pas été foutu de reconnaître). Assez surprenant en vérité, je n'ai pas forcément les références musicales récentes de ces gens mais je trouve leur concert frais, sincère et super énergique. Les gens dansent, sautent partout et sont heureux, et même si je n'en connais que deux ou trois qui viennent d'arriver dans le tas je me sens vraiment bien et en accord avec l'ambiance de la soirée. A la fin du concert je me fend même d'un achat de leur split EP avec Youth Avoiders (encore un nouveau groupe hardcore français qu'il faut que je creuse...)

Tout çà m'a ramené quelques années en arrière, lors des échanges incessants entre les groupes lyonnais (Daitro, Simfela, Mihai Edrisch...) et des autres villes (Flying Worker!, Hyacinth, Dead for a minute, Apollo Program, Amanda Woodward) . Ce concert m'a rappelé que ce genre de scène "fraternelle" existait encore dans ce genre de musique.


mercredi 17 août 2011

Fast Arbeit Babies @ Rock'n'roll Vengeance 28/06/2011




Premier concert au nouveau squat du rock'n'roll vengeance, une grande maison occupée depuis peu et dotée de larges espaces verts derrière ! Un endroit plutôt adapté à une chaude soirée comme celle de ce 28 juin, avec deux groupes qui ont déjà joué à Lyon deux ans auparavant, à savoir Fast Arbeit Babies de Strasbourg, et La URSS, groupe espagnol.

A peine arrivé on apprend que La URSS ont eu un problème de van et qu'ils risquent d'arriver assez tard. Etant donné que je dois me lever très tôt le lendemain, çà compromet largement mes chances de les voir.

Au bout d'un certain temps, Fast Arbeit Babies commencent à jouer dans le garage surchauffé de la maison. Même si la plupart des gens semblent rester à l'intérieur, le quintet alsacien donne toute son énergie dans un concert qui surpasse largement le souvenir de leur déjà très bon set au coco charnel en 2009. Fast Arbeit Babies officie dans une sorte de punk bizarre très rythmique avec la présence d'un clavier, et avec au chant deux filles qui éructent parfois en duo, parfois séparément, et le tout est très énergique. Si au départ j'avais trouvé que l'intérêt du groupe tenait surtout à son originalité (on pense à Robotnicka ou Lucrate Milk, pas les références les plus courantes), après ce concert je me dis que la musique vaut largement plus le coup qu'il n'y parait au premier abord. Les compositions du groupe sont surprenantes et utilisent sans cesse de nouvelles trouvailles, et l'effet serait un peu comme de monter un escalier dont les marches multicolores se déroberaient les unes après les autres, faisant tomber l'auditeur (ou spectateur) dans une piscine de bonbons entourée des deux chanteuses de FAB qui lui crieraient dans les oreilles.

Visuellement, le groupe en impose aussi et l'espèce de complicité entre les deux filles du groupe est assez plaisante à voir. Au bout d'un moment je commence à me sentir vraiment mal à l'aise à cause de la chaleur et j'ai envie d'enlever ma chemise, mais ne voyant personne de torse nu dans la salle j'y réfléchis à deux fois, et c'est ainsi ma pudeur naturelle reprend le dessus. Dans d'autres contextes je serais plus à l'aise mais dans celui là je préfère m'abstenir. Je ne sais pas si j'aurais offensé d'autres personnes en enlevant le haut, mais j'aime bien penser à cette idée de la nudité (partielle ou totale) dans un contexte de concert punk, et notamment dans un squat. Ne pourrait-elle pas devenir un peu plus banale lorsque les conditions climatiques s'y prêtent ? Où est-elle encore une fois une barrière infranchissable entre hommes et femmes (les premiers ayant beaucoup moins de contraintes sociales à se dévêtir) ?

Bref, dès la fin du set je me précipite dehors histoire de sécher un peu, et j'apprend que les espagnols ne sont pas près d'arriver. Etant donné que je les avais trouvé assez quelconque la première fois, je n'ai pas de regrets à filer vers le métro.